lundi 14 juin 2010

La fable Québec et Titanic


Il était une fois un immense territoire cinq fois plus grand que la France avec une population de presque dix fois inférieur. Au quai depuis quelques centaines d’années, il décida de commencer à prendre son destin en main afin de naviguer sur l’océan planétaire.

Le capitaine, n’ayant aucune expérience pertinente pour prendre les commandes d’un aussi grand défi, se disait qu’il ne pouvait faire pire que les autres. Il fit larguer les amarres et l’immense territoire ayant à son bord son équipage et ses passagers, quitta le quai. Tranquillement le grand voyage débuta.

Au fil des heures et des jours, voyant que tout se déroulait parfaitement, le capitaine commença à songer à voguer seul en voulant délaisser les balises érigées par la compagnie mère propriétaire de douze autres navires accostés au même quai. Le capitaine semblait oublié que si ce navire était viable c’était aussi grâce à la compagnie mère qui payait avec l’aide des autres navires pour le carburant, les vivres, les équipements de bord etc…

Par péché d’orgueil, le capitaine et une poigné de son personnel commencèrent à mettre son plan à exécution. Le grand territoire prit de plus en plus de vitesse. Ignorant les règles de base de sécurités, le capitaine fit fi des avertissements de ceux qui s’opposaient à une telle attitude. Il en vint à se prendre pour Dieu lui-même et aidé de ses apôtres, il s’enlisa de plus en plus dans ses idées et son avarice.

Tout près de la moitié des passagers trouvaient que le capitaine était le maitre incontesté et comme avec un gourou, ils le suivirent les yeux fermés. Pourtant un peu plus de la moitié de l’équipage et des autres passagers, considérés de second ordre, les mettaient en garde contre le système unique du capitaine disant qu’ils allaient courir après leur perte. Malgré que les opposants fussent supérieurs en nombre, on n’entendait parler que ceux fidèles au capitaine. C’était l’ordre de la pensée unique.

S’étant détourné de sa route prévue, le territoire voyait ses réserves de toutes sortes fondre comme glace au soleil. Rapidement l’aide de la compagnie mère ne suffit plus pour subvenir aux gourmandes demandes du capitaine. Puis vint la collision. Le point de non retour. Le territoire allait couler. Plusieurs ne le croyait pas. Tous avaient entendu les avertissements et le bruit assourdissant de l’impact, mais très peu les écoutèrent.

L’eau avait rempli les premiers étages inférieurs mais le capitaine et le concepteur ne croyait pas encore qu’ils allaient couler. Malgré le tangage, on s’obstinait à ne pas vouloir le croire.

Quand les aveugles verront et les sourds entendront ce sera la panique. On voudra utiliser les barques de secours mais plusieurs mourront faute de savoir lire les instructions pour les mettre à l’eau. Dans la désolation la plus totale, un petit nombre sera témoin de la disparition de ce magnifique et immense territoire. Il aura coulé aussi vite qu’on l’aura fait flotter.

Je me pince et ça fait mal, non je ne rêve pas.

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